L’inflation, cette petite bête qui ne monte pas

Phénomène devenu banal dont on ne parle plus, l’inflation est passée en territoire négatif en août dans la zone euro, mesurée à -0,2% par l’Office européen des statistiques. Dans un monde où depuis des décennies elle était surveillée comme le lait sur le feu, ce n’est pas un petit changement. Qualifier d’inflation négative la déflation de sinistre réputation afin d’en amortir l’impact ne change rien à l’affaire.

La pusillanimité mal à propos de Christine Lagarde

Christine Lagarde a encore sept années de mandat devant elle, le temps risque d’être long ! Plusieurs membres de la BCE sont intervenus au lendemain de sa conférence de presse de jeudi dernier pour corriger le tir en assurant que la banque était prête à renforcer son action face à la situation économique. Une précision nécessaire après une conférence de presse considérée comme bien optimiste et qui a déçu les attentes du monde financier.

Ils vont devoir savoir bien nager

La finance avait dévoilé ses grandes faiblesses, voici venu le tour de l’économie. Deux vagues distinctes et conjuguées sont désormais redoutées, le retour de la pandémie et les faillites des entreprises qui en découlent, ces dernières s’apparentant plutôt à une explosion. « On ne les évitera pas », reconnaît le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire qui avertit « on a le plus dur devant nous ».

Malaise dans la civilisation

Il est frappant de constater que les tentatives de sortir avec des solutions hétérodoxes du piège de l’endettement qui se referme sont rejetées par certains sans qu’ils ne daignent énoncer d’alternative. L’émission de dette perpétuelle est particulièrement ciblée, sans doute parce qu’elle n’imposerait pas de remises en question majeures et que la formule a déjà été employée au sortir de la seconde guerre mondiale.

Le chagrin pour les uns, la pitié pour les autres

Les occasions de se sentir révolté sans pouvoir l’exprimer ne manquent pas. Au plus près de nous, nous ressentons douloureusement le sort des pensionnaires de maisons de retraite qui n’ont jamais autant mérité qu’aujourd’hui leur nom de mouroir. Ou bien celui des plus démunis, sans toit ni emploi, qui comprennent qu’ils ont encore moins qu’avant un avenir et connaissent même la faim. Ou encore celui des réfugiés condamnés à nos portes à une dangereuse promiscuité sans pouvoir s’en échapper.

Le choix impossible de l’austérité ou de l’inflation

À en croire François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, nous n’aurons comme seul choix possible, quand l’orage sera passé, que l’austérité aggravée ou l’inflation galopante. Bon, il ne le dit pas comme cela ! Il choisit naturellement la première option dans sa tribune parue dans Le Monde. Exit la monétisation de la dette, il faudra la rembourser, car « il n’y a pas de miracle ».(*)